Embrasser la solitude

Publié le par Naomi

"La solitude est bonne aux grands esprits et mauvaise aux petits. La solitude trouble les cerveaux qu'elle n'illumine pas "
Victor HUGO 

"La solitude conserve neuf"
Paul LEAUTAUD

 


Ce soir j'ai eu le privilège de discuter avec une amie très chère qui est en ce moment au delà des océans. Ca fait un moment qu'on se rate régulièrement sur internet comme un fait exprès. Grhhhhhhhhhhhhh !
Il y a des gens comme ça que vous rencontrez et qui bizarrement quand ils sont dans vos vies semblent avoir toujours été là. Elle est de ces amis. A mon avis ce sont des amis que Dieu lui même vous donne.
Ce soir, nous avons parlé de choses et d'autres, de ces choses qu'on ne partage qu’avec de vrais amis (souffrez que je n'en donne pas le détail bande de curieux !). Je lui parlais de remises en questions fondamentales et « fondationnelles » par lesquelles je passais et qui me questionnaient quant à leu pertinence. Elle m'a dit que cette remise en question était salutaire et nécessaire. Bon à la différence de vous elle sait ce que je remets en question et elle ne vous le dira pas, c’est quelqu’un de confiance. Notre conversation m'a conduite à une réflexion sur la solitude. La solitude que l’on choisit pour prendre du recul, pour réfléchir, pour repenser ses relations et ses attitudes, repenser son rapport à la vie, aux gens et aux choses.
Il est difficile de penser, de réfléchir dans le bruit. J'ai essayé et mes décisions ont rarement été pertinentes. Quand on a bâti sa vie, quand on s'est construit un environnement, quand on a un univers à peu près sécure et que pour une raison ou une autre la machine se grippe, et que les fondations de ce qui faisait la vie sont ébranlées, il est utile de se poser et de réfléchir. J'ai vécu cette situation et le plus dur c'est de réaliser que pour avancer, pour survivre et pour revivre il faut laisser derrière soi des gens des lieux des choses que l’on aime parce qu’elles sont liées à ce qu’on veut, qu’on doit abandonner pour continuer. C'est dur parce que les quitter est blessant pour soi et aussi pour ceux que l'on laisse. C’est dur d’être celle ou celui qui blesse n’est-ce pas ? Il est parfois courageux d’accepter de l’être pour mieux se (re) construire. Préserver les autres au détriment de soi ? J'ai déjà donné, j'ai failli y rester alors non merci. Comment trouver l'équilibre qui permettrait de sauver sa peau sans blesser les autres ? J'ai essayé au risque d'entrer à « Schizo land » et je fais le choix de ne pas y rester. Le morcellement, la négation de soi j'ai donné je n’en veux plus. Que reste t-il ? Il reste la solitude, la solitude nécessaire pour avancer pour continuer à vivre, pour se trouver ou pour se retrouver. Il y a des bruits qui rassurent et un silence qui fait peur. Le silence assourdissant du rapport à soi sans médiation, sans intermédiaire, silence né de la rencontre avec soi, sans faux semblants. Le silence de la confrontation avec son humanité. Silence effrayant fait de découvertes surprenantes, parfois désarmantes voire effrayantes. Se rencontrer enfin loin du bruit qui distrait de soi et travailler dans la solitude aux tris qui sont nécessaires face aux choix essentiels. Jésus lui-même, la sagesse incarnée, le plus parfait des fils de l’homme (soit dit en passant mon Héros absolu et l’Amour de ma vie) a pris la peine, alors qu’il était très entouré de se retirer dans la solitude pour prier avant de choisir ceux qui après lui seraient les porteurs du message de la plus grande révolution de tous les temps : la révolution du salut par la grâce, la révolution d’un Dieu qui s’incarne pour embrasser l’humanité et qui lui ouvre les bras en se laissant clouer au bois. Il s’est mis à l’écart loin du bruit pour choisir 12 disciples. Il s’est aussi mis à l’écart des siens pour embrasser sa destinée. C’est étrange d’entendre et de voir sa réaction quand sa famille, croyant qu’il a perdu l’esprit vient le chercher. Tiens tiens ! Il est donc possible que l’on soit incompris de ses proches et de devoir les abandonner pour un temps ou pour longtemps pour avancer dans sa propre destinée ?
Elle a eu raison mon amie et sœur dans la foi de me dire que le recul que je prenais était salutaire car il ouvrait à une réflexion nécessaire. Cette réflexion m’éclaire sans aucun doute sur les modes relationnels et les lieux de relations que je ne veux plus. Laisser derrière soi des gens qu’on a aimés est douloureux, mais si ça permet de se trouver ou de se retrouver alors cette tristesse se changera en joie. Il y a un temps pour tout, que l’Eternel soit béni ! Et avec Lui je ne suis jamais toute seule même dans la solitude. Dieu est merveilleux et il fait des promesses merveilleuses
"voici je fais une chose nouvelle, sur le point d'arriver : ne la connaîtrez-vous pas ? Je mettrai un chemin dans le désert, ET DES FLEUVES DANS LA SOLITUDE" Esaie 42:19

 

Publié dans Réflexions diverses

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