11 septembre : au delà des commémorations

Publié le par Naomi


Il y a cinq ans comme tous les mardis à cette époque, j'allais à une réunion de prière comme c'était mon habitude alors. En descendant du RER et le temps d'arriver au lieu de ma réunion, j'ai mis mon walkman sur le mode radio. Mon émission habituelle ne passait pas. Je me suis dit qu'il avait dû se produire quelque chose de terrible pour qu'un programme récurrent soit coupé par un flash d'information et qu'on ait convié un journaliste d'envergure pour couvrir l'événement. Je m'imaginais des tas de choses relatives à la vie française : la mort d'un homme d'état par exemple... A ma stupéfaction j'ai appris ce qui s'était passé et qui pétrifiait la date du 11 septembre dans une dimension dramatique pour longtemps. Il parait que le monde a changé ce jour là.
Je pourrais m'essayer à une analyse personnelle de cet événement dramatique, ou faire un parralèle avec un autre 11 septembre de l'année 1973 qui a vu mourir Salvador Allende et les espoirs de bien des chiliens, installant pour longtemps un régime politique outrancier. Je pourrais joindre mon opinion à celle que j'entends depuis quelques jours et particulièrement ce matin en écoutant RFI. J'y ai entendu parler des "pro" et des "anti" tout ce qu'on veut.
Alors que la nuit tombe sur cette "journée du souvenir" ce qui reste de mes émotions de cette journée c' est de la pensée des près de 3000 raisons de pleurer qu'ont des familles meurtries par cet attentat. Il y a eu près de 3000 morts ! Aujourd'hui, et depuis ce matin chacun y va de son analyse et c'est compréhensible. Mais combien de douleurs intimes sont ravivées par cette commémoration et ces images qui passent et repassent. Combien de cris silencieux meurent étouffés par des oreillers. Combiens de veuves, combiens d'orphelins, combien de parents amputés de leurs enfants, combien de ... Je ne puis m'empecher de m'interroger.
Moi même pour écrire ce billet, j'avais choisi de mettre une image de ce drame, mais en écrivant ce billet, je me dis que je ne voudrais pas péreniser les images des tours qui prennent feu, du pentagone attaqué, des mouvements de foules cédant à la panique etc.
Que faire pour ceux qui sont dans le deuil ? Je n'ai rien d'autre pour les atteindre que de parler à mon Père Céleste et lui demander d'envoyer son baume, sa consolation. Il est celui qui protège la veuve et l'orphelin :
" L'Éternel protège les étrangers, Il soutient l'orphelin et la veuve, Mais il renverse la voie des méchants." Psaumes 146.9
Je prie le Père pour qu'en ce jour il soit aux cotés de ceux qui ont été frappés.
Au delà de ces drames particuliers liés aux attentats du 11 septembre 2001, ma prière s'élève pour tous ceux qui, du Liberia à l'Afghanistan, de Jérusalem aux territoires palestiniens, de Paris à Madrid, de Bagdad à Mogadiscio, et partout dans le monde, pleurent des bien-aimés victimes de la violence et de l'inexplicable barbarie à laquelle cèdent les hommes pour des prétextes dits "légitimes". "Père je t'en prie console ces coeurs brisés et sois leur force dans la détresse. Libère ton baume pour panser leurs plaies. Guéris des dépressions et du désespoir, au nom de Jésus."
En ce 11 semptembre 2006, au delà de l'événementiel, du global, je veux penser à ces individualités brisées par la douleur de la perte d'un être cher dans un drame collectif. Où placer sa peine intime et comment la vivre et faire le deuil de l'absent quand on perd un être aimé dans un drame collectif ?
Au delà de la minute de silence si nous offrions nos prières pour tous ces gens ?

Publié dans Réflexions diverses

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