Ma méthode anti-schizophrénie : épisode 2

Publié le par Naomi



Bravo à ceux qui ont résisté au billet précédent sur ma méthode anti- schizophrénie. Bravissimo !!!!!! Je vous dis RESPECT !

Comme je le disais tantôt, je suis quelqu'un de pas du tout compliqué (sourire). Je suis néanmoins un "homo cogitus" qui, pour contrer les dangers d'une éventuelle schizophrénie invite des "spectateurs" à suivre ses déambulations mentales. Encore merci d'accepter d'être les destinataires de mes conversations internes pas toujours cohérentes à l'épreuve de l'externalisation (ha ha ha).

Ceci étant entendu, je pousse un peu plus ma réflexion ce matin et n'étant pas seule dans l'univers et consciente de n'en n'être pas le centre, je vais essayer de monter en généralité. Le nombrilisme ça va deux minutes n'est-ce pas ? En fait comme vous le savez -puisque vous êtes sur un blog en ce moment- les blogs sont légion. On se raconte : sentiments, impressions, émotions etc.

 Ce phénomène s'inscrit dans l'air du temps dans un contexte où les frontières de la sphère publique et privée sont de moins en moins claires. On se sent le droit de savoir que tel acteur divorce de telle chanteuse pour être tombé amoureux de tel autre sportif etc. On dévore ces nouvelles comme si les personnes publiques nous appartenaient. Ne nous appartiennent-elles pas dans la mesure où elles entrent chez nous juste au gré d'un clic sur une télécommande ? On n'a même plus besoin de sortir à leur rencontre, elles s'invitent chez nous et on les met dehors en zappant. Il y a quelques temps, nous avons été inondés des images du baptême de la fille adoptive d'un people très people exilé en Suisse avec des visées belges à des fins monégasques. Ils sont un peu à nous ces gens puisqu'en se procurant un magazine de quelques euros, on est de la fête : on est sait ce qu'ils ont mangé, on est au milieu des convives etc. Et si un people a l'outrecuidance de se plaindre du non respect de sa vie privée "l'homo indiscrétus" qui est tapi en nous se cabre et éructe : "Il avait qu'à faire boulanger ou prof de maths. quand on ne veut pas payer le prix de la célébrité, y a qu'à pas faire personne célèbre comme métier, non mais !" Vous avez bien entendu être célèbre est devenu un métier. Un tour dans un loft ou dans une académie de stars (pas d'artistes ou de chanteurs. On y apprend à être star. Sans blague !!!!!!!!) Bref les people sont à nous et on les dévore, on se nourrit de leurs vies, accédant à des rêves à bon marché. Et puis reconnaissons au people la fonction de maintien du lien social. Combien de glaces brisées chez le coiffeur, le boulanger ou le dentiste en se gaussant des amours publiques et/ou malheureuses d'une princesse ou du énième mariage d'un rocker avec une femme très jeune forcément, à forte poitrine siliconée il va de soi, et à la chevelure trop blonde pour être vraie. C'est radical tout de suite le lien est établi et c'est moins risqué qu'un débat politique ou religieux. Je me rappelle la polémique concernant il y a quelques années de cette femme connue, réalisatrice de cinéma dont la fille actrice est morte sous les coups de son compagnon, chanteur de rock aujourd’hui sous les verrous. Dans la salle dans laquelle je déjeunais habituellement avec mes collègues (entre deux périodes  "fausse aux lions") un débat houleux et passionné divisait les pour et contre la publicisation et la publication sous forme d'un livre de la douleur et du désir de vengeance de cette maman. Nous avions tous un avis, et passionné encore ! On est passé pas loin du crêpage de chignon. Tout ça pour des inconnus c'est fou non ? Grâce à Dieu aucune des filles ne porte de chignon et la calvitie est plus fréquente chez les messieurs de mon lieu de travail que la queue de cheval. Ouf grâce à des hasards capillaire nous avons évité de justesse le carnage. Le déclenchement d’une guerre mondiale ça tient à peu de chose. Alors bénie soit la calvitie (hi hi). Toutes ces digressions (c'est le contraire qui serait surprenant de ma part) pour dire que nous sommes dans un système dans lequel on se livre de plus en plus facilement et dans lequel on a pas de scrupules à se nourrir de la vie des autres. Par ailleurs les émissions qui prônent le striptease émotionnel sont nombreuses. Je me souviens qu'il y a quelques années on criait au scandale face à des émissions ("l'amour en danger", "tout est possible")qui passeraient aujourd'hui au vu de ce que la "télé réalité" et les émissions de témoignage d'anonymes offrent pour des programmes soft. Je suis épatée par les familles qui reçoivent des "Super Nanny" et autres " docteurs miracles" et qui déshabillent leur intimité dans un déluge de larmes ( les miennes incluses mais ça reste entre nous soit dit et de vous à moi comment pourrais-je en parler si je n'avais pas vu ces programmes ? Mais chuuut j'ai une image de marque à maintenir moi).

Ca me dépasse mais bon il y a bien des choses qui me dépassent. Mais l'homo cogitus en moi se demande si je suis en fait en train de me livrer au même striptease émotionnel que mes contemporains. Que nenni ! Du moins j'espère.  

J’ai juste envie de vous rencontrer, mes colocataires de la planète terre, partager avec vous des réflexions, de l’émotion, des rires, des sourires, des indignations, livrer parfois des pointillés de moi qui rencontrent l’universel chez vous. Je n'ai pas envie de partager des choses glauques ou trash, mais des tranches d'une vie toute simple, mais une vie touchée par la grâce d'un Etre unique, désormais pacifiée et unifiée. Pour tout vous dire ce n’est pas le blog qui est ma méthode anti schizophrénie mais la relation privilégiée avec Celui qui a transporté ma vie dans l’espérance et qui est l’auditeur  et le participant privilégié de mes auto conversations L'homo cogitus n'a pas abdiqué, les hélices sous mon crâne ne lâchent pas prise, mais dans la confusion ou le trouble mais, mes pensées et réflexions sont protégées par sa grâce et l’assurance d’un amour inconditionnel. Pas besoin de me contenter de rêves bon marché offerts par des vies de people. La schizophrénie ne passera pas par moi !

 

Publié dans Chroniques de mouahhh

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